L’ALCHÉMILLE

ALCHEMILLA VULGARIS =  A. XANTHOCHLORA –  alchémille vulgaire

ALCHEMILLA MONTANA – Alchémille des Alpes

L’alchémille fait partie des plantes appelées parfois “les Simples”, une expression qui provient probablement de l’abbé Kneipp, qui disait qu’ “il pousse un Simple pour combattre chaque maladie”. Ces plantes assez communes, que l’on trouve dans nos prairies, s’utilisent principalement en infusion et se consomment en cures : par exemple, 1 à 2 tasses par jour pendant 3 mois. 

Maria Treben, dans l’introduction de son livre “La santé à la pharmacie du Bon Dieu”, déclare : “À une époque où bien des hommes, s’éloignant de plus en plus d’un mode de vie naturel, se voient menacés par de terribles maladies dues à cette attitude erronée, nous devrions retrouver le chemin de nos simples, que le Seigneur, dans sa bonté, nous offre depuis la nuit des temps.”

Cueillette

Vous trouverez l’alchémille vulgaire en moyenne montagne, sur les prés, et l’alchémille des Alpes, avec son liséré argenté autour des feuilles, en haute montagne. On cueille aussi bien la hampe florale que les feuilles, et toutes les espèces d’alchémille peuvent être récoltées.

Botanique

La “Flora Helvetica” recense une vingtaine d’espèces et sous-espèces d’alchémille différentes, tandis qu’il en existe 1 000 à travers le monde. Inutile de vous soucier de différencier les espèces pour profiter de leurs bienfaits : la plante est facile à reconnaître, et sa période de floraison s’étend de juin jusqu’à l’arrivée des premières neiges.  
Cette petite plante de la famille des Rosacées est présente presque partout en Europe et en Sibérie. Elle a également été introduite dans le nord-est de l’Amérique. On utilise principalement la partie aérienne de la plante.

Historique  

Les alchimistes du Moyen Âge récoltaient la rosée matinale sur ses feuilles dans leur quête de la pierre philosophale, ce qui lui a valu son nom:

Utilisation traditionnelle  

L’alchémille a été utilisée comme astringent, diurétique et vulnéraire, mais c’était avant tout LA plante des femmes par excellence. Autrefois, elle était employée pour soulager les douleurs abdominales, en bains et enveloppements, lors d’inflammations, de règles douloureuses, de tumeurs, de suppurations, de descentes d’organes, et comme dépuratif sanguin.  

Elle tonifie les organes du bassin féminin, renforce l’utérus avant et après l’accouchement, et aide lors de la lactation. Paracelse disait qu’elle pouvait soigner toute plaie, améliorer les ulcères et raffermir les seins.

Recherches et indications actuelles  

Peu de recherches scientifiques ont été menées sur l’alchémille. La plante a cependant été reconnue pour son efficacité contre la diarrhée par la Commission E allemande, probablement en raison de sa forte teneur en tanins. On lui attribue également des propriétés hémostatiques (arrêt du saignement), antibactériennes, antimutagènes (antitumorales), antioxydantes et antidiabétiques. Toutefois, les indications gynécologiques nécessitent encore des preuves scientifiques.  

Germaine Cousin-Zermatten, dans “Recettes santé de nos grand-mères”, mentionne son utilisation contre les pertes blanches, la ménopause et les règles douloureuses.  

La Dre H. Fischer (Allemagne) évoque l’effet progestatif de l’alchémille, utile en cas de syndrome prémenstruel et d’endométriose. On a en effet découvert que certaines plantes imitent l’effet des hormones, sans augmenter le taux hormonal dans le sang. Ainsi, l’alchémille est aussi indiquée dans le traitement des infections vaginales.  

Wolf-Dieter Storl, dans son ouvrage “Die Seele der Pflanzen”, désigne l’alchémille comme “l’herbe des femmes”. En allemand, l’alchémille est appelée “Frauenmantel” (manteau de femme) ou encore “manteau de Notre-Dame” en français, en raison de la forme de ses feuilles, semblables à une cape. Cette plante a longtemps été utilisée pour soulager les troubles féminins : règles abondantes ou douloureuses, pertes blanches, blessures post-accouchement, stérilité, traumatismes génitaux après un avortement, une fausse couche, un viol ou une salpingite.

Dans mon fichier en ligne datant de 2006 sur les recherches scientifiques en phytothérapie, ASTRAL.ch, il y a 194 entrées, mais l’alchémille n’y est pas recensée! Lors du congrès annuel de phytothérapie SSPM 2017, dédié à la gynécologie, elle n’a été mentionnée qu’une seule fois. Selon l’exposé de la Dre Susanne Römer, l’alchémille régularise le cycle menstruel, facilite l’ovulation et la fertilité.

Utilisation  

L’alchémille s’utilise avant tout en tisane : 1 à 2 cuillères à café de plante fraîche ou séchée, à laisser infuser 15 minutes avant de filtrer. Boire 1 à 3 tasses par jour. Elle peut également s’utiliser en bain de siège pour les affections gynécologiques.  

Aucun effet secondaire ni contre-indication n’est connu. Toutefois, une utilisation à forte dose et sur une longue période peut entraîner la constipation.

Je vous invite donc à faire confiance aux Simples, à penser à l’alchémille lors de vos promenades en montagne et d’y recourir en pensant à ses nombreuses indications !

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