Pourquoi le nom de DORINUM?
DORINUM provient de LA DORINE, appelée aussi Cresson doré, une petite fleur qui pousse en moyenne montagne. Je l’avais rencontrée lors d’une excursion botanique près d’Ossona dans le Val d’Hérens; elle se plaît dans l’ombre des sous-bois, toujours à proximité d’une rivière ou d’une source d’eau. Elle vit en colonies, et au printemps, elle tapisse le sol avec son jaune éclatant, à environ 15 cm du sol:
Les anciens pensaient qu’elle était bonne pour la rate, ce qui indique son nom latin: CHRYSOSPLENIUM ALTERNIFOLIA. Chrysos = l’or, et Splenium = la rate. Les feuilles sont alternées, donc alternifolium.
Dans la médecine traditionnelle, elle fut utilisée comme vulnéraire, hémostatique et cicatrisante. Pour ce dernier usage, on apposait sur la plaie la face de la feuille qui est contre le sol et non sa face supérieure.
On pourrait la consommer pour le bénéfice de la rate et de la vésicule biliaire, puisqu’elle est amère et âcre, mais je vous arrête tout de suite, car la plante est sur la liste rouge, donc menacé d’extinction, et par conséquent interdit de cueillette.
L’histoire nous apprend que Bernadette Soubirous en 1858 a affirmé que la Vierge Marie, lors d’une période de Carême, lui a désigné l’herbe amère poussant dans la grotte pour qu’elle la mange, cette herbe aurait été du cresson amer ou de la dorine. Botaniquement parlant, elle fait partie de la famille des Saxifragacées; pour ce qui est des fleurs jaunes, il s’agit en grande partie de fausses fleurs, car ce sont en fait des feuilles qui prennent une teinte verte claire et qui encadrent les 4 pétales au centre. Mais le plus curieux et sa manière de se propager: La pollinisation est le plus souvent assurée par des insectes, dont certaines mouches ou de petits scarabées. Lorsque les graines mûrissent, elles se posent à l’intérieur du calice, à ciel ouvert; ce sont de minuscules petits grains bruns-noirs, une dizaine par fleur. Lorsqu’il pleut et qu’une goutte d’eau tombe au centre de la fleur, les graines sont éjectées au loin.